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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 19:46

voyageur 031-recadreeD'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voyagé. Dès que j'ai pu marcher, j'ai tiré sur le cordon ombilical qui me rattachait aux miens. En tricycle. En scooter. À pied, en stop ou en voiture. Plus tard, en avion. Je suis toujours allée aussi loin que les moyens de locomotion à ma disposition me le permettaient. Aussi loin que mes pieds me pouvaient porter. Tant que mon âme n'était rassasiée. Faire le tour du quartier. Le tour de  Bretagne. Le tour de France. Le tour du bassin méditerranéen. Le tour de l'île de Pâques. Le tour des mes ambitions. Le tour de la question. Ah non, là il reste encore du chemin. Le tour de moi-même. Parfois, il suffit d'un pas de côté, pour tomber nez à nez sur soi. Regarder par dessus la barrière, dans le champ des possibles du voisin, pour voir si l'herbe y est plus verte. Si l'homme y est meilleur. Si l'humanité y est, tout court. C'est pour ça que je cours. Comme une balle élastique accrochée à sa raquette. Qui décrit des ellipses de plus en plus grandes. Au risque de s’éclipser. Reviendra, reviendra pas ? Du moment qu'elle ne vous revient pas dans la gueule. Quand il ne vous reste pas dans la gorge, un voyage vous germe dans le cœur. Vous traverse le corps et vous laisse son empreinte. Comme un supplément d'âme. Une étoile décrochée du ciel à bout de bras d'homme, qui vous fait le regard un peu plus intense.


Et puis il y a le premier voyage. Celui dont je me souviens, lorsque, enfant, j'habitais dans les arbres. Je m'aventurais dans la foret profonde derrière chez moi - qui est en réalité un petit bois. Et je devinais des yeux dans la pénombre. Sans doute y avait-il des animaux. Peut-être même des loups. Et la bête du Gévaudan, assurément. Et chaque jour, je repoussais la peur. M'avançant plus loin dans l’inconnu. Au risque de perdre mon chemin. Déchiffrant le terrain, en exploratrice de 5 ans. Et sans être un chef d'œuvre, cette course folle était mon voyage au bout de la nuit. Depuis, j'ai grandi. Mais j'ai toujours la bougeotte (et toujours peur de la bête du Gévaudan). Le besoin, que dis-je, la rage, de courir le vaste monde. D'aller voir ailleurs si j'y suis. Et tant que l'envie suit, j'y vais. J'irai toujours plus avant dans la forêt de nos angoisses.
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commentaires

H
<br /> Eh ben tu vois que tu réussis à écrire positif (lol).<br /> <br /> <br />
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  • : Les chroniques acides de la belette
  • : Les coups de gueule d'une demi-beurette au pays du beurre salé. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant réellement existé serait purement fortuite.
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  • la belette
  • 32 et toutes ses dents. Scribouillarde tombée dans la marmite philosophique, cherche l'Humanité la lanterne à la main. Chiante, impatiente, exigeante, avec quelques qualités paraît-il.
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