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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 09:27

 

Pour moi, Tonnerres de Brest, ça sonne un peu comme... Bordel de merde !
Pourquoi cette exclamation si peu raffinée ? Parce que, je l'avoue, c'est tout ce que m'inspire cette kermesse-sur-mer géante, vécue de l'intérieur. Explications.

Ok il y a de beaux bateaux (les mêmes qu'il y a quatre ans, à peu de choses près). Mais qui n'a jamais vu de beaux bateaux ? Des citadins sous cellophane ? Des cosmonautes ? Des parisiens (je n'ai rien contre les parisiens, hein) ?
Pour le reste, des baraques à frites, des chapiteaux pointus (turlututu), des marinières en veux-tu et, surtout, des emmerdes à foison pour les usagers du port.

Les transports, d'abord (oui, je sais, nous avons un tramway miniature vert pomme et flambant neuf, qui emmène les braves gens de Carrefour à Ikéa, et vice versa, dans une joyeuse tournée des grands ducs à haute valeur culturelle ajoutée).
Le récit de mes folles aventures pour me rendre au bureau (au bourreau ?) en ces temps où il pleut des vieux gréements mériterait à lui-seul un billet.
Et pourtant, je suis de bonne composition : je prends un abonnement spécial bus désynchronisés. Aucun n'arrive à l'heure (donc je rate ma correspondance et je poireaute des plombes au milieu de rien). Quand ils passent, les bus sont bondés, et des clodos alcoolos me tombent dessus par quelque illustration des lois de la gravité.
Quand les bus ne passent pas, j'attends comme une conne sous la pluie (mais pourquoi n'y a-t-il pas d'abris couverts ? On est à Brest tout de même, tonnerres de merde !).

Après avoir vainement attendu un bus qui n'est jamais venu, je me risque au centre-ville en voiture, arborant le macaron des entreprises usagères du port. Je me fais bouler du parking du Cours Dajot ("pas le bon macaron"), du parking du Château ("pas le bon macaron"). Pour finalement trouver un parking "macaron bleu"... derrière la gare. De là, il faut encore descendre la rampe à pied sous la pluie (ben oui, on est toujours à Brest...), ou attendre le bus... s'il daigne venir.
Bref : 1 h de trajet et de galères, pour 2 km à vol d'oiseau. Et ça ne fait que commencer.


IMG_2086.JPG

 

Le midi, rebelote, emmerdes et moules frites.
La carte des réjouissances culinaires du port est une insulte au (bon) goût. Sandwichs minables et/ou insipides, frites, kébabs, frites, sardines grillées peu ragoûtantes, frites, plateaux repas faméliques et coûteux, menus dit "du port" dans les restaurants, la fête devenant prétexte à tous les délires pécuniaires (un morceau de bœuf et un brownie pour 25 euros ??).
Coincée au milieu des barnum, je finis par manger une pauvre crêpe mal cuite (mon chat au billig ne ferait pas pire), et deux "kouignettes", la spécialité beurrée et fort coûteuse d'un chocolatier sud-finistérien. Beurre ce midi, huile de frites demain. De quoi ruiner mon régime bio de l'année. Merci Brest 2012.

Mais encore. Tout cela serait supportable s'il n'y avait le fond musical, cerise sonore sur le kouing aman. J'ai du supporter, une semaine durant, une cacophonie de mauvaises fanfares (essayez de travailler avec le Poinçonneur des lilas joué par les amis du trombone...), de binious stridents, de chorales à mémé, de harangues incompréhensibles hurlées dans des hauts-parleurs saturés, de fleurons de la variété française, oui monsieur, de rhum, de femmes, et de bière nom de dieu.... Mais la seule mélodie qui me reste en tête, après ces joyeuses fêtes heureusement quadriennales, c'est le vent dans les voiles, la pluie sur les ponts. Et de ce côté-là, à Brest, nous sommes gâtés toute l'année.


 


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  • 32 et toutes ses dents. Scribouillarde tombée dans la marmite philosophique, cherche l'Humanité la lanterne à la main. Chiante, impatiente, exigeante, avec quelques qualités paraît-il.
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