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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 11:02

 Un jeudi matin du mois de juin. Le téléphone sonne. « Bonjour, c’est l’Hôpital des Armées. » « Ah, mais je n’ai pas l’intention de faire mon service ! » « C’est la médecine des voyageurs. » Ah oui, le long couloir jaune qu’il m’arrive de fréquenter, sur le seuil de mes embardées buissonnières, de mes périples aux bouts du monde. C’est ici que les routards de tout poil s’approvisionnent en cachetons antipalu et autres piquouses préventives. Sauf que là, ce n’est pas des joies du départ dont il s’agit. À la loterie des risques sanitaires, j’ai gagné un lot de vaccins défectueux…

JEV09L37B. C’est le nom barbare de la « bête ». Quelques chiffres, griffonnés à la hâte sur mon carnet de vaccination international. Une dose injectée il y a presque un an, et qui pourrait bien décider de mon destin.


Un « lot défectueux », qu’est-ce que c’est ? En amour, je connais, mais en matière de microbiologie j’ai nettement moins de références… En bonne journaliste, je contacte l’AFSSAPS (Agende française de sécurité sanitaire des produits de santé), qui me renvoie aussitôt vers un communiqué de presse « officiel » visible sur Internet. J’en reste fort marrie. On y parle d’ « une étude de stabilité laissant présager une réponse immunitaire potentiellement insuffisante ». Langue de bois et promesse de pute. Qui se tient un tant soit peu informé des scandales sanitaires en cours, ou à venir, sait bien qu’avant d’avoir des cadavres empilés devant la porte, un labo ne dit rien du poison qu’il vous a vendu. Je ne suis pas plus avancée. Et je ne sais toujours pas à quel effet secondaire je vais être mangée.

 

IMG_0138.JPGImaginons le pire. Novartis Vaccines and Diagnostics SAS (pour ne pas les citer) pourraient m’avoir inoculé un sérum double peine : d’une, j’aurais pu mourir dans la moiteur d’une rizière d’Asie alors que je me croyais protégée (par un fort coûteux vaccin). De deux, il se pourrait que je développe, dans les années à venir, quelque maladie collatérale dont seuls les groupes pharmaceutiques ont le secret : insuffisance rénale, sclérose en plaques ou autre joyeuseté.

 

C’est une époque formidable, qui fait de nous les cobayes de l’industrie, qu’elle soit pharmaceutique, alimentaire ou de loisirs. Pendant que les téléphones portables nous grillent les neurones et nous raccourcissent la descendance, que les plastiques modifient notre ADN, que dans notre assiette guette quelque bactérie assassine, des vaccins (qu’on injecte d’abord, qu’on teste ensuite) nous transforment en supports de culture grandeur nature. Ceux qui parviennent encore à procréer auront peut-être la chance de mettre au monde une génération mutante, héritée des médicaments de mémé (merci le Distilbène). Et pour les homo sapiens qui auraient toujours, demain, deux bras deux jambes, et pas trop de cancers, on pourra toujours envisager de prendre des vacances : cure thermale à Fukushima ou bronzette sous le trou de la couche d’ozone.

 

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  • : Les chroniques acides de la belette
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  • 32 et toutes ses dents. Scribouillarde tombée dans la marmite philosophique, cherche l'Humanité la lanterne à la main. Chiante, impatiente, exigeante, avec quelques qualités paraît-il.
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